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La fatigue mentale

La fatigue mentale

Lorsqu’on maintient un certain niveau de charge cognitive pendant un temps prolongé afin de réaliser une tâche (rédiger, réviser, jouer de la musique…), on s’expose à la fatigue mentale. Le problème, c’est que les conséquences de la fatigue mentale sont très proches de celles qu’on ressent quand on manque de sommeil alors que ces deux fatigues ont en fait une origine différente ! La fatigue mentale ressemble plus à un sentiment de saturation qu’à un sentiment de somnolence.

Pour autant, la fatigue mentale peut avoir des effets aussi négatifs sur nos performances qu’un manque de sommeil.

Comment la fatigue mentale joue sur nos performances ?

Globalement, il a été montré que la fatigue mentale entraîne une diminution progressive des performances pour réaliser une tâche en particulier, qu’importe le niveau de complexité. Le filtre attentionnel et nos capacités de prise de décision sont les victimes principales de la fatigue mentale. En effet, en étant fatigué mentalement, notre filtre attentionnel est beaucoup moins capable de faire le tri dans les informations à traiter, et cela empêche de prendre les bonnes décisions et de mettre en place les bons comportements pour une tâche. Concrètement, nous allons par exemple relire plusieurs fois une même phrase ou bien mettre plus de temps à réaliser une tâche pourtant facile.

Même si elle n’est pas directement touchée par la fatigue mentale, notre motivation risque elle aussi de diminuer. En insistant trop longtemps pour réussir une tâche sans voir de résultat satisfaisant, notre sentiment d’auto-efficacité est fortement réduit. Nous en parlerons lors du chapitre sur la motivation.

Quel est le lien entre Charge cognitive et fatigue mentale ?

Il y a une relation de cause à effet : en général, quand on est en surcharge cognitive, cela augmente le risque de ressentir une fatigue mentale. Alors que la surcharge cognitive est un état qui peut vite se résorber, la fatigue mentale s’installe progressivement dans le temps, avec une charge cognitive normale mais prolongée. C’est plus une question de temps passé sur la tâche que de quantité d’effort fourni à un instant t. On comprend logiquement qu’une charge cognitive plus élevée accélère l’installation de la fatigue mentale.

Comme c’est le niveau de charge cognitive qui compte, peu importe qu’elle provienne des sollicitations de l’environnement ou de la complexité de la tâche. Ainsi, les sollicitations à répétition, la complexité de la tâche ou le manque d’expertise sont autant de facteurs susceptibles de favoriser la fatigue mentale de manière indirecte. En 2016, 44% des salariés déclarent “devoir penser à trop de choses à la fois”.

Comment peut-on réduire le risque de fatigue mentale ?

Tout d’abord, même si on ne ressent pas le besoin de dormir, le meilleur remède est tout simplement une pause. Si besoin, une courte sieste peut permettre de restaurer à la fois l’efficacité sur la tâche et de récupérer du sommeil. Pour gérer les pauses, une méthode intéressante à appliquer est la méthode « Pomodoro » qui consiste à alterner 25 minutes de temps de travail et 5 minutes de temps de pause grâce à un minuteur. Et après quatre sessions de 25 minutes, prendre une pause plus longue de 15 à 30 minutes.

Ensuite, il est bon de savoir que la fatigue mentale est liée à une utilisation prolongée des aires cérébrales sollicitées dans une tâche donnée. Changer de tâche pour en réaliser une autre de nature différente va permettre de mobiliser des régions cérébrales différentes, et donc de retrouver un certain niveau de concentration mais aussi indirectement de motivation. Une activité cognitive trop prolongée réduit nos performances, changer d’activité momentanément pour revenir à nouveau sur l’activité de départ permet de réengager nos ressources attentionnelles.  

Enfin, il ne faut pas négliger l’effet de la motivation pour maintenir un effort constant dans le temps. Quand une tâche est particulièrement satisfaisante, nous ne voyons pas le temps passer et nous restons en général bien concentrés dessus. Mais attention, même si la motivation et le plaisir que l’on a à effectuer une tâche peuvent compenser un temps la baisse de performance liée à la fatigue mentale, celle-ci est bel et bien présente, et il faut rester à l’écoute de notre ressenti.

N’oubliez jamais que :

  • La fatigue mentale :
    • Est liée au maintien prolongé de la charge cognitive
    • Entraîne une baisse de performance
    • Affecte la prise de décision
  • Pour réduire la fatigue mentale, il faut :
    • Faire des pauses régulièrement
    • Varier nos activités
    • Compenser avec la motivation

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