Comprendre le rôle de la mémoire dans l’apprentissage

Objectif

Savez-vous la relation qu’entretiennent l’apprentissage et la mémoire ? Dans cette vidéo nous allons voir :

  • La place de la mémoire dans l’apprentissage
  • Les 3 opérations réalisées sur la mémoire
  • Les 3 étapes de l’apprentissage

Quelle relation entretiennent l’apprentissage et la mémoire ?

En général, du point de vue des sciences cognitives, on considère que l’apprentissage est un processus et la mémoire est l’empreinte, la trace réalisée par ce processus.

La mémoire est un système sur lequel on peut réaliser trois types d’opérations :

  1. La première opération est l’écriture d’une information qu’on appelle trace mnésique -> cette opération s’appelle l’encodage
  2. La seconde opération est réalisée par la mémoire elle-même : c’est la conservation de la trace mnésique -> on appelle ça le stockage
  3. La troisième opération c’est quand on en a besoin, on peut venir consulter, lire la trace mnésique -> on appelle cette opération la récupération

L’apprentissage est un processus dans lequel on va chercher à acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences. Nous allons voir que, pour que l’apprentissage soit réel, ces connaissances et ces compétences doivent être inscrites dans notre mémoire.

Il faut donc s’assurer que l’information soit correctement encodée, que le stockage soit durable, que la trace mnésique ne s’efface pas et qu’on puisse récupérer la bonne information quand on en a besoin.

L’apprentissage est donc un processus en trois phases, qui supervise la bonne exécution des trois opérations sur la mémoire.

  1. La première phase du processus d’apprentissage est l’acquisition. C’est le moment d’encoder les traces mnésiques. A ce stade, l’information est inscrite à court terme dans la mémoire.
  2. La deuxième phase est la consolidation. Elle vise à consolider le stockage et à s’assurer que la trace ne s’efface pas. L’enjeu est de rallonger la durée de vie de l’information dans la mémoire. A ce stade, la récupération de l’information est lente et demande un effort. Elle demande l’activation du Système 2.
  3. La troisième phase est l’utilisation. A ce stade, l’information est durablement ancrée dans la mémoire. Récupérer l’information ne demande plus d’effort de mémoire : on oublie donc qu’on a mémorisé l’information. L’information peut par exemple être mobilisée intuitivement, automatiquement, sans effort pour réussir des examens ou pour exercer des compétences dans sa vie professionnelle. Elle est intégrée au Système 1.

Bien comprendre et mémoriser ces étapes permet de savoir que :

  1. Sans mémoire pas d’apprentissage, c’est une relation de dépendance. Si on n’ancre pas « quelque part » on ne peut pas garder le produit du processus d’apprentissage, par conséquent on n’a pas appris !
  2. L’apprentissage demande du temps et de la persévérance. La méthodologie permet de faciliter ce processus
  3. Comme l’inscription en mémoire reste un processus coûteux, il faut bien sélectionner l’information à apprendre, et savoir s’appuyer sur des supports de mémoire externe à la fois comme support d’apprentissage et comme lieu de stockage de l’information dont nous n’avons pas besoin dans notre mémoire cérébrale

La mémoire externe représente toutes les informations qu’on stocke dans les livres, les cahiers, les carnets, les ordinateurs, etc. Elle permet de repousser les limites de notre cerveau. On peut y stocker bien plus d’informations, mais les informations y sont accessibles bien plus lentement.

L’intérêt d’avoir les informations stockées directement dans notre cerveau, c’est de pouvoir y accéder et la travailler à une vitesse inouïe. Les théoriciens de l’intelligence appellent l’accumulation des apprentissages l’intelligence cristallisée (McGrew, 2009). Selon eux, plus on apprend, plus on devient intelligent. La recherche montre qu’on gagne entre 1 à 5 points de QI par année d’étude supplémentaire, grâce à cette intelligence cristallisée (Brinch & Galloway, 2012).

Une mémoire pour quoi faire ?

Avez-vous déjà observé l’obsession des bébés à toucher et à jeter tout ce qui leur passe par la main ? Ils sont en train d’acquérir des informations sur la matière (Est-ce que c’est chaud ou froid ? Solide ou mou ?) et sur les lois de la physique (Est-ce que ça tombe vite ? Lentement ? Est-ce que ça rebondit ? Est-ce que ça casse ?)

A table, lorsqu’une serviette est sur le point de tomber, on n’active pas le même système d’alerte que lorsqu’un verre est sur le point de tomber. Les informations acquises en étant bébé sur les propriétés des matériaux sont utilisées par le Système 1 de l’adulte pour anticiper à bon escient le comportement des objets.

Du coup, une mémoire pour quoi faire ? Une mémoire pour apprendre ! Pour retenir, pour ancrer les connaissances déduites des expériences vécues depuis tout bébé et ce jusqu’à la fin de notre vie. Une mémoire pour exister d’une certaine manière, pour « grandir », pour acquérir toutes les compétences nécessaires à notre survie et en lien avec notre espèce, mais aussi pour accomplir des choses.

N’oubliez Jamais que

  • L’apprentissage est un processus d’inscription en mémoire
  • L’apprentissage nécessite 3 étapes : l’acquisition, la consolidation et l’utilisation
  • En parallèle, 3 opérations sont réalisées sur la mémoire : l’encodage, le stockage et la récupération
  • Notre relation au monde et notre intelligence s’appuient sur notre mémoire

Comprendre : des connexions neuronales modèlent notre mémoire (Steve Masson)

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